Par rapport aux carburateurs, l'injection a tout (ou presque) pour elle: meilleur rendement, moindre pollution et surtout possibilité de paramétrages. Ceux-ci sont programmés par les constructeurs et ils résultent d'un compromis entre le rendement moteur, la consommation et les normes de pollution.
Contrairement aux motos à carburateurs, l'injection renforce le contrôle électronique. Les constructeurs ne laissent pas ou peu de portes ouvertes pour modifier ce compromis de base. C'est la raison pour laquelle l'américain Dynojet a mis au point un module permettant le paramétrage de la gestion électronique en fonction des besoins et des conditions d'utilisation du motard.
Module de réglage de l'injection et de l'allumage, qui se branche en série sur le faisceau d'origine. Il utilise l'équipement standard de connexion de la moto, ce qui ne nécessite aucune modification du faisceau. La plupart des installations prennent moins de 15 minutes. L'acquisition et les modifications des données se font grâce au microprocesseur intégré au boîtier permettant une re-programmation des courbes d'essence et d'allumage. Grâce à cette technologie, les possibilités de réglages sont infinies et ce, sans modifier de façon définitive le paramètrage de base de la centrale électronique de la moto. En effet, une fois le boîtier démonté, la machine retrouve son paramétrage d'injection d'origine. Le Power Commander est préprogrammé d'origine mais offre également une capacité illimitée de réglages. Le Pack Power Commander comprend le logiciel et le kit de connexion nécessaire pour modifier la cartographie ou charger de nouvelles maps. (Une map est l'ensemble des tables de réglages composant la cartographie d'une injection)
Les informations entre la centrale électronique, les différents capteurs et les injecteurs sont traduites et véhiculées par des signaux électriques. Le Power Commander étant monté en série avec la centrale électronique, il intercepte ces signaux et les modifie le cas échéant. Il permet une lecture en temps réel des informations qui dépendent de la température extérieure, de la pression atmosphérique, de la pression dans les tubulures d'admission, de l'ouverture du palonnier des gaz et enfin du régime moteur. L'intérêt majeur réside dans le fait que le Power Commander est reprogrammable à volonté en fonction des conditions d'utilisation. Pour ce faire, il suffit d'utiliser simplement un ordinateur et le logiciel fourni pour charger des réglages spécifiques.
Le Power Commander est livré avec une Map de base enregistrée dans son microprocesseur, développée en fonction d'une combinaison de pièces (moto d'origine et/ou échappement et filtre à air modifiés).
Après l'installation du Power Commander, on constate grâce à cette map une optimisation du rapport air/essence à hauteur de 85% à 95%.
Chaque Power Commander est fourni avec des maps alternatives enregistrées sur le CD-ROM. Leur choix dépend des modifications apportées à la moto. La différence entre les maps permet une optimisation en fonction, par exemple, de la marque de l'échappement ou encore du type de filtre à air, si ces derniers ne sont plus d'origine. Il suffit d'un ordinateur équipé de Windows pour charger les maps directement sur le boîtier.
Il est possible de modifier la courbe d'essence grâce aux boutons (3) directement sur le boîtier. Ce réglage permet d'enrichir ou d'appauvrir la courbe d'essence en tous points, mais sur de grandes plages et dans des valeurs limites (-10 à +10%) pour éviter les risques d'endommagement du moteur, par une personne non initiée.
Avec un ordinateur sous Windows, il est possible de changer les maps alternatives ou réaliser des changements à partir des maps existantes à l'aide du logiciel adéquat et des câbles de connexion fournis avec le Power Commander. Dans ce cas, vous construisez donc un "mapping" en fonction des critères température extérieure, pression atmosphérique, pression dans les tubulures d'admission, ouverture du palonnier et régime moteur. Ces paramètres permettent la construction de tables qui vont former la "map" ou cartographie de la moto. L'objectif est d'obtenir le rapport idéal air/essence d'environ 12,8 pour les hauts régimes et de 13,4 pour les régimes intermédiaires mesuré par la sonde Lambda des bancs Dynojet. Dans ce cas précis, le développement nécessite alors le recours à un banc Dynojet.
La valeur exacte du gain de puissance dépend de nombreux facteurs, mais l'utilisation du Power Commander permet d'assurer un rapport air/essence optimal, le moteur produisant ainsi sa puissance maximale compte tenu de ses caractéristiques de base. Il faut bien comprendre que le Power Commander va non seulement agir sur toute la plage des régimes moteur mais aussi sur toutes les positions d'ouverture des gaz. Après la pose et l'optimisation de la combustion avec un Power Commander, la CBR900 conserve une puissance maximale inchangée, mais avec un gain de puissance important à tous les régimes intermédiaires, ce qui se traduit sur la route par une moto qui accélère beaucoup plus fort et qui consomme moins.
En conclusion, l'utilisation du Power Commander est tout bonnement fabuleuse. Il suffit de quelques heures pour développer sur un banc Dynojet, la cartographie idéale en fonction de la configuration (niveau de préparation et marque des équipements) de la moto. Tout se passe via l'ordinateur, l'outil informatique étant on ne peut plus convivial. Les réglages sont très fins et précis de +45 à -45 % d'essence injectée avec une plage de réglages tous les 500tr/mn et une ouverture des palonniers à 0,5, 10, 20, 40, 60, 80 et enfin 100%, soit plus de 150 paramètres réglables. La mise en place du Power Commander pour les motos équipées de l'injection est un atout indéniable. Lors de la modification des échappements et/ou du filtre à air, elle devient alors indispensable si l'on souhaite tirer la quintessence du moteur. Le développement des maps idéales en fonction de la nature des équipements (exemple silencieux ou ligne complète) est mis à jour quotidiennement et consultable sur le site Tournay.
Le Power Commander III est officiellement commercialisé en 2000. Il ressemble esthétiquement au POWER COMMANDER II mais contrairement à ce dernier qui intercepte l'information sur les capteurs, le Power Commander III travaille directement sur les temps d'injection (direct injector control technology). Le progrès technique réside dans la récupération du signal de l'injecteur sur le faisceau. Le fait de ne travailler que sur les temps d'injection permet de regrouper tous les paramètres sur une seule et même table. Pour certains modèles dont l'usage est axé vers la compétition, il existe une version PCIIIR qui permet de modifier les paramètres d'allumage. ( introduit en novembre 2000 )
Le Power Commander III ne diffère de la version II uniquement par rapport à son mode de réglage. Avec le PC2, il faut régler l'injection point par point sur un banc freiné avec une sonde Lambda.
Exemple : à 4000 tr/min, à 40% d'ouverture de la poignée de gaz, le rapport d'origine air/essence est de 15.5 indiqué par la sonde derrière l'échappement. Ce rapport est trop pauvre pour avoir une puissance maximum dans cette configuration, il faut par exemple un rapport de 13. Il faut alors enrichir de 10 % (+10 dans la case 4000/40 du tableau ci-dessus) et refaire une mesure.
Avec le PC III, une fois la mesure faite, l'appareil corrige tout seul le rapport air/essence selon ce qui a été demandé. Par exemple, un rapport air/essence de 13.2 jusqu'à 9000 tr/min puis de 13 jusqu'à la zone rouge. Le procédé est donc plus simple et plus rapide puisqu'il évite de régler point par point. (même si dans la pratique, il convient parfois de régler toujours point par point pour les bas régimes/faibles ouvertures de gaz)
En 2003, un nouveau modèle PC III USB a été lancé, ceci afin d'améliorer la rapidité de transfert entre l'ordinateur et le Power Commander. ( port USB au lieu d'un port série ) La technologie restant par ailleurs inchangée.
Pour effectuer cette manipulation, le Power Commander III doit être connecté à un PC via un cable USB.